Histoire écologique et raciale de la laïcisation

Outre la dimension raciale de la sécularisation, Mohamad Amer Meziane met au jour la dimension écologique… En l’absence d’un Royaume de l’au-delà, la Terre devient le seul monde « sacré », et l’exploitation de ses sols et sous-sols la source unique de la légitimité de l’Empire. Aiguisée par les rivalités inter-impériales (entre la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne), la ruée sur les biens terrestres s’est peu à peu muée en destruction de l’écosystème global.

Mohamad Amer Meziane est agrégé et docteur en philosophie, chargé de recherches et enseignant à l’université Columbia de New York. Il est l’auteur de Des empires sous la terre. Histoire écologique et raciale de la sécularisation (La Découverte, 2021).

Chez Tania, le vendredi 7 octobre à 18h (Plateau)

Le rap est-il dangereux pour les jeunes ? 

Défrayant régulièrement les chroniques et taxé des pires maux de la société, le rap est souvent décrié comme étant une musique violente, voire dangereuse. Pourtant la plupart des jeunes en écoutent. Est-ce à dire que les jeunes ont une appétence réelle pour la violence ? Que le rap est un agent dangereux des problèmes de société ? Comment maintenir le dialogue entre les générations si les objets d’intérêts diffèrent autant et sont le lieu de jugement de valeur si radicaux ? Comment la jeunesse s’empare du rap, a-t-il un sens, une fonction pour elle ?

Discussion avec Benjamine Weill, philosophe, autrice de Au mic citoyen.nes ! : coup d’essai de rapologie positive (Puits 23, 2021) et Julien Barret, linguiste et formateur en prise de parole, auteur de Le Rap ou l’artisanat de la rime (L’Harmattan, 2008).

Chez Rebecca et Ismael, le 7 octobre à 19h30 (Centre ville)

Qu’est-ce que le wokisme ?

Faits, vérités et explications sur le wokisme : le wokisme est une invention réactionnaire, mais ce qui existe bel et bien, c’est la défense des luttes des minorités soumises à la haine des anti-Woke.

François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine à Paris-Ouest Nanterre, auteur, notamment, de French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze et Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis (La Découverte, 2005).

Chez Etienne, le 8 octobre à 17h (Coutures)

L’e-sport, un fait social total

La pratique compétitive du jeu vidéo connaît un essor médiatique important depuis quelques années. D’une pratique réservée à quelques d’initiés, le phénomène est devenu un spectacle sportif réunissant des millions de spectateurs en ligne. Pourtant, l’e-sport suscite de nombreuses questions et parfois inquiétudes : Qui sont ces joueurs qui s’entraînent des milliers d’heures sur un jeu vidéo ? Est-ce vraiment du sport ? Est-ce une carrière envisageable pour mes enfants ? La présentation prendra le temps de revenir sur les aspects définitionnels, historiques, sociologiques de l’activité et dressera un état des lieux des controverses qui la traversent.

Nicolas Besombes, docteur en sciences du sport, laboratoire « Sport, Expertise & Performance », INSEP. Chercheur associé au laboratoire « Techniques et Enjeux du Corps », Université Paris Descartes.

Chez Halima et Pascal, le samedi 8 à 19h30 (Centre ville)

Des instituteurs et des institutrices syndicalistes pour une autre école

Échange autour de la façon dont les instituteurs et institutrices syndicalistes, dans les années 1900-1914, développent une analyse critique de l’école républicaine, plus de 20 ans après sa fondation par une République dont ils dénoncent le conservatisme social. En évoquant certains de leurs riches débats, nous verrons comment ils tentent de réinventer l’école laïque et d’en faire un instrument d’émancipation en se nourrissant des récents développements de l’« éducation nouvelle ».

Frédéric Mole, enseignant-chercheur en histoire de l’éducation dans le département des sciences de l’éducation à l’université de Saint-Étienne. Il est l’auteur, notamment, de L’école laïque pour une République sociale. Controverses pédagogiques et politiques (1900-1914), publiée aux Presses universitaires de Rennes en 2010.

Chez Anne-Claire et Olivier, le 9 octobre à 17h (Plateau)

La culture et le spectacle vivant sont-ils solubles dans l’économie de marché ?

Bolloré, Fimalac, Live Nation, la multinationale Cirque du Soleil et les fonds de pensions nord-américains… sont-ils autant d’exemples de la course aux profits et des preuves de la plus-value marxiste dans les domaines du spectacle vivant ? Parlons sans détour des attaques majeures contre les services publics des arts et de l’audiovisuel…

Marc Slyper, secrétaire général du Syndicat national des artistes musiciens au sein de la CGT, retraité en 2017.

Chez Fleur, le 10 octobre à 19h30 (Malassis)

Habiter les situations. Faire contre, tout contre la métropole

La fabrication des métropoles opère depuis des espaces décisionnels souvent éloignées des réalités habitantes et repose sur des logiques d’aménagement et de densification. Celles-ci engagent la destruction des lieux qui forment la chair de nos villes, faisant alors du « temporaire » une forme de condition métropolitaine pour les plus fragiles, entrainant des phénomènes de précarité, de tensions sociales, de mobilités subies… Face à cette situation déprimante, on voit parmi ceux qui peuvent se le permettre, les appels à la désertion. Nous interrogerons ensemble la possibilité de développer un agir qui fait contre, tout contre la métropole ; un agir dans lequel habiter devient un acte d’invention et de résistances.

Étienne Delprat est architecte et artiste, maître de conférence à Rennes 2. Il est l’auteur, notamment, avec Ya+K et Nicolas Bascop, du Manuel illustré de bricolage urbain (Éditions Alternatives, 2016).

Chez Anne-Claire, le mercredi 12 octobre à 18h (Coutures)

Les béguines, un modèle de vie communautaire pour aujourd’hui

Au Moyen-Âge, des communautés de femmes s’organisent pour vivre ensemble, en autonomie, subissant critiques et suspicions, mais trouvant aussi des soutiens puissants. Qu’est-ce que ce mouvement qui prend naissance à la fin du XIIe siècle, entre Liège et Bruxelles ? Quelle inspiration peut-on y trouver aujourd’hui ?

Sylvain Piron est un historien médiéviste. Il est directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur de Christine l’admirable. Vie, chants et merveilles (Éditions Vues de l’esprit, 2021).

Chez Emma, le mercredi 12 octobre à 20h (Plateau)

François d’Assise, son action et son œuvre ont-elles quelque chose à nous apprendre pour faire face au désastre ?

François d’Assise a été désigné en 1981 comme « saint patron des écologistes ». Le pape actuel a pris son nom et a placé sa grande encyclique écologique, Laudato Si’ (Loué sois-tu), sous l’égide du Cantique de frère Soleil. Son action et son œuvre ont-elles quelque chose à nous apprendre pour faire face au désastre ?

Sylvain Piron est un historien médiéviste. Il est directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur de Christine l’admirable. Vie, chants et merveilles (Éditions Vues de l’esprit, 2021).

Chez Fred et Fred, le jeudi 13 octobre à 19h (Dhuys)

La mode au musée

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la conservation préventive du patrimoine textiles et des costumes (du stockage, de la manipulation, de la mise en exposition, du mannequinage à la restauration textile…)

Anne-Gaëlle Dufour, consultante en conservation, valorisation et exposition du patrimoine (costumes, textiles et collections connexes) et Naomi Kuperholc, restauratrice textile diplômée de l’Institut National du Patrimoine

Chez Maryse, le vendredi 14 octobre à 19h30 (Centre ville)

Les bitcoins détruisent-ils la planète et financent-ils le terrorisme ? clichés, idées reçues et fausses informations sur les blockchains

En quoi les blockchains participent-elles à la réalisation des Objectifs de développement durable ? Qui usurpe, qui innove, qui invente ?

Jacques-André Fines Schlumberger est enseignant à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas. Il est chargé de mission pour l’association Blockchain for Good et co-auteur du rapport 2022 « Blockchain et développement durable ». https://blockchainforgood.fr/

Chez Adia et Thomas, le samedi 15 octobre à 14h (Capsulerie)

Qui a peur de l’uberisation : chauffeurs VTC, livreurs de repas, ou nous ?

L’uberisation est définie comme la remise en cause du modèle économique d’un secteur via l’introduction d’une nouvelle technologie, notamment les plateformes numériques. Les conséquences sont la “disruption” du statut et des conditions de travail jusqu’à une certaine “Colonisation du quotidien” (Cingolani, 2021), de l’intime dans la vie de tous les jours.

Donna Kesselman, professeure de civilisation américaine à l’Université Paris-Est Créteil. Elle a co-dirigé Les travailleurs des plateformes numériques. Regards interdisciplinaires, avec Rodrigo Carelli et Patrick Cingolani (Teseo, 2022).

Chez Salhia, le samedi 15 à 16h (Malassis)

Entre aujourd’hui et dans 10 ans, quels points de vue à partager pour transformer le pôle Gallieni ?

Quelles sont les types de représentations pour imaginer demain et décider quoi faire ? Quels sont les acteurs ? Quelles sont les tactiques pour provoquer le changement ? Quelles sont les données invisibles ? Quelles sont les données absentes pour passer d’aujourd’hui à dans 10 ans? (foncier, décideurs, enjeux financiers, politiques…) ? Que retenir pour avoir envie de changer et le faire ?

Stéphane Lemoine, architecte, agence d’urbanisme AP5.

Chez Marie, le lundi 17 octobre à 18h (Centre-ville)

L’enseignement laïque des faits religieux à l’école et au-delà

Depuis la publication du rapport Debray en 2002, l’enseignement laïque des faits religieux est intégré aux programmes scolaires, de l’école primaire à la fin du lycée. Qu’en est-il de l’enseignement supérieur public dont le rapport Debray ne dit rien ? L’intervention argumentera en faveur de la nécessité de créer des espaces de connaissance sécurisants destinés à faire émerger des réflexions apaisées sur les religions, leur rapport à la laïcité et plus globalement la démocratie.

Nathalie Caron est professeure de civilisation et d’histoire des États-Unis à Sorbonne Université. Elle s’intéresse à la religion aux États-Unis, plus spécifiquement aux processus de sécularisation. Elle a notamment o-dirigé, avec Guillaume Marche, La politisation du religieux en modernité (Presses universitaires de Rennes, 2015).

Chez Johanna, le lundi 17 octobre à 19h30 (Dhuys)

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CONFERENCE GESTICULÉE :

L’homme en blanc, sur la DOMINATION, Philippe Merlant

Peut-on devenir allié des dominé.e.s quand on coche soi-même à peu près toutes les cases des catégories des dominants ? Je suis concerné par la question : je suis homme, blanc… et bourgeois ! Enfin, issu de la bourgeoisie nantaise, et moi-même « petit bourgeois intellectuel ». Alors comment, lorsqu’on est un dominant puissance trois, imaginer que l’on puisse passer du côté des dominé.e.s et tenter d’être utile à leurs combats ? Et comment, en tant que journaliste, prendre le contrepied d’un système médiatique qui contribue systématiquement à renforcer les systèmes de domination ?

Philippe Merlant, journaliste pendant plus de 40 ans, puis formateur à l’Emi, dont il est sociétaire. En 2014, il crée sa première conférence gesticulée sur la critique des médias « Le mystère du journalisme jaune ».

Chez Anne, le jeudi 13 octobre, à 19h (Plateau) / entrée payante à 10 euros (minimum conseillé)